Beati Raymundi LULLI, doctoris illuminati et martyris Operum Beati Raymundi LULLI, doctoris illuminati et martyris Operum
D'après Eugène CANSELIET, qui l'a fait reproduire et qui donne en partie cette référence dans son ouvrage L'alchimie expliquée sur ses textes classiques, paru chez Jean-Jacques Pauvert, à Paris, en 1972,
cette gravure orne la moitié inférieure de la page de titre du tome premier des œuvres du bienheureux Raymond LULLE, docteur illuminé et martyr (Beati Raymundi LULLI, doctoris illuminati et martyris Operum), recueil en 10 volumes in-folio publié à Mayence, en 1721, par Bucholius et Salzinger.
L'art est à la science ce que la pratique est à la théorie et la qualité à la quantité.
À propos de l'illustration.
À elle seule, la gravure de la page précédente résume avec éloquence - sous un aspect graphique et muet - l'orientation polyvalente que sous souhaitons donner à notre nouvelle tribune. En effet, contrairement à un exposé rationnel, le contenu d'une œuvre d'art ne se limite pas à un seul niveau de perception. Ce dernier, fonction de la réceptivité d'une personne contemplative, va déterminer la plus ou moins grande richesse de ce qui sera engendré, au cours d'un silence recueilli de la pensée. La jeune femme debout n'incarnerait elle pas, entre autres, un tel état intérieur ?
Ensuite, quittant la contemplation pour aborder cette fois l'observation, il deviendra possible de dépeindre cette œuvre et d'en fournir le cas échéant des commentaires. Ce qui aura pour résultat de l'analyser morceau par morceau, donc de détruire son intégralité. N'est-ce pas précisément ce que nous sommes en train de faire, tout comme le bambin assis près du sol ?
Ainsi, nous découvrons deux états possibles de conscience :
• celui créateur de l'artiste, durant une résonance dont rien ne peut être dit, mais susceptible d'être éprouvée au cours d'un état d'expérience vécue ; • celui dissecteur du scientifique, au cours d'un examen descriptif.
Le premier (qui répond en silence au " pourquoi ? ") coïncide avec un état unitaire de communion. Le second (qui explique le " comment ") correspond à un état binaire de réflexion. Susceptibles d'être rendus l'un et l'autre vivants en nous au cours d'alternances ininterrompues, l'ensemble porte le nom magique d'amour dans une langue ancestrale, basée sur un code numérique.
" Pour se relier au Tout, il faut accepter de n'être rien ".
Ainsi s'exprime une de nos connaissances. Bien que parfaitement claire dans l'esprit du scripteur mais isolée d'un contexte, une telle affirmation à l'emporte-pièce risque de prêter à confusion. Toutefois, en fonction des deux paragraphes qui précèdent, aucune ambiguïté ne subsiste. À coup sûr, l'expression n'être rien concorde avec la contemplation, au cours de laquelle tout et rien se confondent au cœur d'un néant somptueux. Quittez tout et vous trouverez tout, est-il affirmé par ailleurs dans L'imitation de Jésus-Christ. Une telle profession de foi, de la part d'un fidèle correspondant, ne peut que nous encourager à suivre la double voie esquissée ci-dessus.
Qui sommes nous ? D'où venons nous ? Où allons nous ?
Celui ou celle qui affirme ne s'être jamais posé de telles questions, au moins une fois au cours de son existence, risque fort d'être accusé de mensonge. Prétendre y répondre avec certitude va relever, cette fois, de présomption mêlée d'outrecuidance. Néanmoins, comme l'affirme en substance un proverbe oriental, beaucoup d'interrogations ne trouveront jamais de réponses, mais il arrive parfois des moments, au cours de notre existence, où le questionneur disparaît.
Les arts.
Pour illustrer ce mot, l'opinion courante cite entre autres la peinture ou la musique, en bref les arts d'agrément ou beaux-arts. Penser ainsi, c'est oublier que l'art s 'applique avant tout au talent, à l'habileté, à l'adresse, au savoir-faire de l'homme. De façon plus générale, l'art provient du travail de ce dernier, en opposition à ce qui est fait par la nature. En premier lieu, l'art désigne une faculté acquise par la pratique ou par l'expérience, au cours de l'exercice d'un métier ou d'une profession. L'Antiquité romaine distinguait les œuvres serviles des arts libéraux. Cette dernière catégorie fut reprise au moyen-Âge, au cours duquel on pratiquait à la fois le trivium (grammaire, logique, rhétorique) et le quadrivium (arithmétique et musique, géométrie et astronomie).
Les sciences.
Elles regroupent les compréhensions qu'on a d'un sujet, au sein d'un ensemble ou d'un système de connaissances sur quelque matière déterminée. De façon plus générale, on peut dire des sciences qu'elles constituent un savoir qu'on acquiert par la lecture, par la méditation, par l'expérience et l'observation des phénomènes. Elles regroupent aussi un ensemble de connaissances et de recherches tendant à la découverte des lois qui régissent les faits. Mais, avant tout, elles tentent d'établir - avec plus ou moins de bonheur - des modèles cohérents de la réalité tangible. Là réside alors un grand danger : celui de confondre et d'accepter sans contrôle, en oblitérant le rôle joué par l'observateur, modèle théorique et réalité en soi.
La Tradition.
Appréciée de manières opposées, la tradition (avec un t minuscule) résulte d'une expérience vécue par nos prédécesseurs. En ce sens, elle est la condition même de la civilisation qui progresse, par opposition aux modes arbitraires et éphémères. Mais elle prend avec aisance un caractère figé. De ce fait, ce qui fut à l'origine un ajustement devient, dès lors, une cause d'inadaptation à un monde en marche, une routine qui fait obstacle au progrès.
Quant à la Tradition (cette fois avec un T majuscule), elle concerne la révélation du sacré qui s'impose à nous, à la suite d'un état d'expérience ineffable et intransmissible. Elle ne présente aucun caractère revendicateur. En aucun cas elle ne saurait s'imposer à quiconque. Elle provient d'une source contenant la manne, autrement dit de la Foi, au sens hébraïque du terme.
Ce que parler veut dire.
Nos langues profanes, forgées uniquement pour des nécessités sensorielles, constituent des outils performants dans la mesure où elles se cantonnent à ces besoins. En revanche, dès qu'il s'agit de décrire et de traduire un concept abstrait comme, par exemple, le mot conscience non accessible à nos cinq sens, de tels idiomes n'apportent plus alors que des approximations, des confusions imaginatives qui dégénèrent très vite en sources de conflits sociaux.
Il importe donc de s'interroger pour savoir s'il n'existerait pas, contre toute attente, un ou des langages conçus cette fois - dès l'origine - pour accéder sans aucune ambiguïté à des mondes intangibles et pourtant réels. Nous soumettrons à nos correspondants un exemple en la matière.
Pour qui un tel forum ?
Cette liste s'adresse donc à celles et à ceux qui - ayant gardé bon sens, indépendance et lucidité d'esprit dans un monde en plein chaos - s'interrogent sur les graves problèmes d'actualité et cherchent des approches novatrices, respectueuses des lois de la Vie.
Une quête à quel niveau ?
N'est-il pas souhaitable d'être animé de telles bonnes intentions ? Certes, mais si l'on en croit le vieux dicton, l'enfer en est pavé. Qu'est-ce à dire, en termes de notre époque ? Tout simplement ceci : charité bien ordonnée commence par soi-même. En fonction du principe universel d'action réaction, vouloir modifier qui ou quoi que ce soit au niveau collectif, serait-ce avec des moyens coercitifs, peut-il aboutir à d'autres issues qu'à des échecs, à des omissions et à des chocs en retour ? En revanche, puisque nous appartenons à la communauté humaine, il devient évident que la réponse de chacun se répercutera sur l'ensemble ; et cette fois sans oublier personne ni subir aucun contrecoup.
Or, en vieux français, le mot réponse s'orthographiait respons, forme qui subsiste encore dans le vocable responsabilité. Son exercice exige de tout aspirant qu'il participe de manière active à cette catharsis (purification, soulagement de l'âme), comme le disaient Aristote et Platon. En l'occurrence, il ne s'agit donc plus d'accepter ou de refuser tel ou tel précepte sans être soi-même concerné, mais bien de mettre en œuvre une attitude, qui devient aptitude ipso facto. Ainsi, le statut d'artiste n'apparaît plus comme à l'ordinaire une profession ou une étiquette sociale, mais surtout comme une tournure d'esprit. Ceci, d'ailleurs, en conformité totale avec Platon, qui postulait une interaction musique gouvernement et affirmait :
" L'homme de bien est le seul excellent musicien, parce qu'il rend une harmonie parfaite, non pas avec une lyre ou avec d'autres instruments, mais avec le total de sa vie ".
Cité par FABRE D'OLIVET in fragments de ce qui aurait dû être La Musique expliquée comme science et comme art… Notre vœu.
En tous domaines, orthodoxes ou non, nous souhaitons constituer une solide équipe composée de chercheurs professionnels authentiques et de simples curieux, au sens étymologique du terme et comme les jeunes enfants le sont toujours. Que ces investigateurs soient ou non titulaires de diplômes universitaires ou autres reste secondaire. Spécialistes ou pas dans une discipline quelconque, il importe seul à nos yeux qu'ils puissent apporter leur libre écho ou faire part de leur témoignage vécu, en rapport avec les sujets proposés sur la liste ou suggérés par les membres.
Afin de satisfaire les aspirations physiologiques, psychologiques, logiques de l'être humain et - pourquoi pas ? - d'aller au-delà vers un épanouissement, ces thèmes seront regroupés en trois grandes subdivisions aux contours assez flous. En effet, il est indéniable que des matières comme l'architecture, la médecine ou la musique, par exemple, participent à la fois de la science et de l'art. L'astrologie, quant à elle, caracole à souhait sur la science et la Tradition, etc. En conséquence, avec le concours de nombreux pionniers et intervenants, nous aborderons de manière non limitative :
• les arts et métiers (d'agrément, décoratifs, libéraux, etc.) • les traditions (astrologie, kabbale, mythes, quête du Graal, etc.) • les sciences (astronomie, biologie, chimie, physique, médecine, psychologie, etc.)