Un jour, en toute innocence, un enfant posa la question suivante : « Maman, que faisait Dieu avant la création ? » Par-là même, sans le savoir, il citait presque textuellement saint Augustin (Confessions, L. XI).
Élucider un mythe, en réalité, n’est-ce pas avant tout éclaircir le mystère de la conscience humaine, tantôt unitaire comme chez le mystique, l’artiste ou le poète, tantôt duelle comme chez le matérialiste, le scientifique ou le rationaliste ? Chez l’enfant ci-dessus, au moment de l’interrogation, n’est-ce pas le raisonneur qui se manifesta ? Or, si beaucoup de questions demeurent à jamais insolubles, n’arrive-t-il pas un moment où le questionneur disparaît ?